SALIM TAKLA

Par ses relations diplomatiques à travers le monde extérieur, Salim Takla contribua à l’indépendance du Liban, persuadé que la garantie de cette indépendance réside dans son détachement des blocs Est et Ouest.,

Salim Takla fit partie du gouvernement libanais qui modifia les dispositions de la constitution abolissant toutes sortes de privilèges du Mandat Français. La session parlementaire du 8 novembre 1943, ayant approuvé l’amendement de la Constitution libanaise, fut un tournant important dans l’Histoire contemporaine du Liban.

Le 10 novembre 1943, Helleu dissolut le Parlement et suspendit la Constitution libanaise, puis passa à l’arrestation  du Président de la république, du Premier ministre, et des ministres : Salim Takla, Camille Chamoun, Abdel Hamid Karami et Adel Osseiran dans la citadelle de Rachaya.

Habib Shahla et le prince Majid Arslan choisirent le village de Bchamoun comme siège de leur gouvernement. Les autorités du Mandat entamèrent des négociations avec les présidents El Khoury et El Solh et conclurent un accord donnant l’indépendance au Liban le 22 novembre 1943.

Salim Takla fut un pilier dans le secteur diplomatique libanais, et un fin joueur dans le domaine de la politique étrangère, prenant en compte les équilibres internes du Liban et sa composition pluraliste. Avec l’appui des présidents El Khoury et El Solh, il œuvra pour que la charte finale de la Ligue arabe garantisse l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban en incluant le texte suivant: « Les pays arabes représentés à la Commission préparatoire soutiennent collectivement le respect de l’indépendance et de la souveraineté du Liban à l’intérieur de ses frontières actuelles. »

Salim Takla fut élu député  pour la première fois entre le 29 octobre 1937 et le 21 septembre 1939. Il fut nommé des Travaux publics entre le 30 octobre 1937 et le 13 janvier 1938, puis ministère des Affaires étrangères et ministre des Travaux publics au sein du gouvernement de Khaled Chehab, formé le 21 mars 1938. Ses fonctions politiques ont été renforcées sous le règne du président Bishara El-Khoury où il continua à occuper les fonctions de ministre des Travaux publics et des Affaires étrangères au sein du gouvernement de Riad El Solh du 25 septembre 1943 au 2 juillet 1944. Riad al-Solh rendit à Salim Takla les ministères des travaux publics et des affaires étrangers du gouvernement qu’il composa le 3 juillet 1944 jusqu’au 9 janvier 1945.

Décédé le 11 janvier 1945, Takla était ministre des Affaires étrangères et de la Justice du gouvernement d’Abdel Hamid Karami, et député au conseil élu du 21 septembre 1943 jusqu’au 7 avril 1947.

Certains pourraient être surpris de dire que le regretté Salim Beik Takla, qui a occupé des postes administratifs et ministériels durant vingt ans, mourut pauvre et endetté.